Entretien avec Alain de Luzan sur la géobiologie pour la sortie de son livre «Votre santé en lieu sûr», parue en janvier 2008.

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La géobiologie : sujet risqué par excellence. Qui fait généralement la risée des docteurs ès conformisme en tout genre, mais qui, traité avec le minimum de recul qu’exige notre boussole personnelle, pourrait aussi décevoir les aficionados d’une discipline que beaucoup entendent garder telle quelle, entre initiés… Soit souvent obscure, parfois imbibée de maisons hantées, voire de perceptions rocambolochamaniques qui ont le grand mérite d’éloigner… le commun des mortels.

Pourquoi donc s’y atteler ?

On justifiera l’existence de cet entretien dans notre revue écologourmande par une analogie avec la notion de scrupule, « scrupulus » quant à son étymologie latine : à l’origine une petite pierre pointue qui dérange dans la chaussure, que l’on peut ignorer un temps, mais qu’il est nécessaire de mettre au grand jour à un moment ou à un autre. Pour s’en débarrasser, ou pour s’y intéresser… Car à Satoriz comme sans doute chez nos clients et lecteurs, quelques personnes sont passionnées de géobiologie, d’autres passionnées par tout sauf la géobiologie, mais la majorité reste sans avis bien tranché, en l’attente d’éventuelles informations qui, le jour venu, pourraient éveiller l’intérêt. Arrive donc à point nommé le livre d’Alain de Luzan, « Votre santé en lieu sûr », et l’idée de vous le proposer, accompagné de cet entretien. Ce que nous faisons avec une approche totalement respectueuse, mais distanciée. Il vous appartiendra par la suite de faire le choix de conserver cette distance, ou non. Quelques pages de présentation de l’auteur par luimême, suivies d’une lettre à son attention rédigée par un juré des prix Nobel qui en impose un petit peu, à la hauteur de l’effet recherché. Une plume maîtrisée, beaucoup de références, une rigueur crédible dans l’approche scientifique et une passion manifeste. Ce livre, Alain de Luzan a mis vingt ans à l’écrire, fruit de beaucoup de lectures et de recherches, mais surtout d’une très longue expérience sur le terrain. Jusquelà, la routine… Le parcours devient plus étonnant lorsqu’on apprend que l’auteur n’est pas un toucheàtout qui honore de sa plume une passion cultivée à temps perdu, pas plus qu’il n’est homme à vocation unique tombé tout petit dans la marmite, comme le veut souvent la légende. La géobiologie est pour lui plutôt le fruit, excusez le terme, d’une révélation, avec ce que cela comporte d’entier, de passionnel et de bousculant. Soit le choix d’un nouveau métier et le renoncement, pour ce fils de bonne famille, à une carrière d’ingénieur système qu’il avait largement valorisée dans le marketing pour un très grand groupe. Mais on ne contourne pas son chemin. Et la géobiologie a sans doute besoin d’Alain de Luzan, de son profil, de sa méthode. Lui se décrit comme hyper rationaliste ; nous pensons qu’il est beaucoup plus que cela ! S’il faut entendre par rationalisme la propension que l’on peut avoir à se fier à la raison, il l’honore effectivement. Précis, il fait preuve de rigueur et n’a pas la fâcheuse tendance de prendre ses lubies pour des réalités, comme trop bon nombre de militants parmi les tenants des diverses pensées rebelles ; mais sa démarche va audelà de ce que la raison peut dicter ou expliquer. En cela, il est tout le contraire du rationaliste obtu tel qu’il est souvent présenté. Animé par une véritable démarche scientifique, à coup sûr, mais ouvert à l’invisible, au sensible, à l’idée d’énergie, passionné de métaphysique, ne se cantonnant pas à une science qui valide ce qu’elle sait déjà ou refuse ce dont elle n’a pas idée, mais faisant appel à cette même science pour tenter d’éclaircir ce qu’elle saura peut être expliquer, un jour. Comme souvent pour les sujets difficiles, les présentations sont un peu rudes et techniques… Nous les avons simplifiées au maximum, chacun pouvant se référer au livre pour plus d’informations.

Comment peut-on définir la géobiologie?

C’est une discipline transverse qui se situe à la rencontre de la géologie, de la biologie et de la physique. On est dans la science. Il s’agit d’étudier l’impact de la Terre sur la vie sous toutes ses formes, qu’elle soit végétale, animale ou humaine. On parle donc d’impact… C’est pour l’essentiel l’influence des champs magnétiques, champs électriques ou de rayonnements ionisants. Ces champs et rayonnements peuvent être d’origine naturelle, comme ceux qui proviennent du soussol, ou artificielle, comme les lignes haute tension, les radars, les antennes relais téléphoniques… Leur présence peut avoir des conséquences sur l’intégrité cellulaire, le système endocrinien, le système immunitaire.

Vous venez de citer quelques sources artificielles de ces champs ou rayonnements. Mais quelles peuvent être leurs origines naturelles ?

Elles sont majoritairement de trois types : – Magnétiques. On repère notamment le champ dit « Curry ». La friction du noyau externe liquide du globe terrestre sur son noyau interne solide provoque le champ électrique terrestre qui, à son tour par « effet dynamo », génère le champ magnétique terrestre. Ce dernier est connu de tous, chacun ayant eu l’occasion d’avoir une boussole entre les mains. – Électriques, avec le réseau dit « Hartmann », qui est une composante du champ électrique terrestre. Il est intéressant de noter que celuici peut être affecté par le courant électrique alternatif, mais aussi par la compression des roches (effet piézoélectrique). Ainsi l’épaisseur des cloisons de ce réseau Hartmann peut quadrupler avant les tremblements de terre. Les animaux savent en percevoir les modifications, 24 heures à l’avance. – Radioactives. Il existe des rayonnements gamma que leurs fréquences élevées rendent ionisants. Ils émanent du « manteau » de la Terre constitué de roches en fusion, compris entre le noyau externe et l’écorce terrestre sur laquelle nous vivons. Ils s’expriment à travers les  fissures du soussol et les «failles », et arrachent des électrons aux cellules. Dans la trajectoire de ces failles, les arbres, par exemple, se dessèchent très vite. De la même manière, un individu dormant à sa verticale voit une partie de ses cellules perdre des électrons et ainsi se transformer en radicaux libres. La prolifération rapide de ces radicaux libres peut déborder les capacités d’élimination de l’organisme, occasionnant ainsi les maux les plus sévères.

Les cours d’eau ?

Lorsque l’eau circule dans le soussol, elle frictionne contre les parois, et crée ainsi un courant électrique. Du fait de l’empilage vertical des points de friction, on mesure une différence de potentiel électrique à la verticale des rives. Ces voltages sont très faibles, mais ils sont du même ordre que ceux qui animent les cellules. Or il y a dans nos cellules des petites centrales électriques, les mitochondries, dont la production peut être contrariée par ces faibles courants naturels (ou par d’autres, artificiels, provenant par exemple d’un radioréveil à proximité du lit, d’une lampe de chevet mal isolée ou d’une prise de terre déficiente). La production hormonale des glandes endoctrines de quelqu’un qui dort audessus d’un cours d’eau s’en trouve sensiblement modifiée. Deux glandes se trouvent dans ce cas particulièrement en état de stress, la thyroïde et les surrénales. À l’inverse, le thymus fonctionne alors au ralenti. Comme cette glande participe activement à l’élaboration des lymphocytes T4, le système immunitaire peut en souffrir. L’impact des cours d’eau est généralement aggravé par le fait qu’ils circulent dans les fissures souterraines. Les variations de potentiel électrique s’ajoutent alors à l’effet ionisant du rayonnement gamma, qui fuse verticalement.

Comment se présentent ces champs, et comment les détecte-t-on?

Ces champs maillent l’ensemble des territoires et constituent des réseaux semblables à des filets de pêcheur dont les mailles seraient très épaisses, d’où s’élèvent des murs plus ou moins verticaux. Nous les détectons et les localisons avec la plus grande précision de façon à les éviter, notamment grâce à notre outil principal, l’antenne de Lecher. Ils peuvent aussi être mesurés, avec des  géomagnétomètres, appareils fabriqués en Allemagne. Mais ces mesures peuvent être affectées par de simples objets, comme un sommier métallique.

Ces différents réseaux sont ils connus d’autres personnes que les géobiologues ?

Bien sûr, ils sont calibrés et identifiés quant à leur fréquence. Mais la science n’est pour l’instant capable de les mettre en évidence qu’avec des outils extrêmement coûteux et non transportables. L’antenne de Lecher, notre outil portatif, permet de les repérer facilement en un principe qui pourrait s’apparenter à de la radio, puisqu’on capte des émissions provenant du sous-sol en réglant ce récepteur sur différentes longueurs d’ondes.

Faut-il des capacités exceptionnelles pour percevoir ces émissions ?

Il est préférable d’avoir une sensibilité naturelle pour y être réceptif, mais globalement, leur détection nécessite davantage de savoir faire que de réelles capacités personnelles.

Chacun d’entre nous est-il sensible de la même manière à l’influence de ces champs ?

Il faut bien différentier sensibilité et vulnérabilité. Pour la sensibilité, toutes les personnes ne sont pas égales en la matière. J’ai rencontré des géobiologues beaucoup plus sensibles que moi, qui sont capables de dire immédiatement si un emplacement est sain ou non, rien qu’en tendant la main. Pour ma part, je suis moins sensible que ceuxlà, mais grâce à l’antenne de Lecher et à une  méthodologie rigoureuse, précise et bien rôdée, je détecte ces mêmes courants et les rends visibles à tous, en les indiquant sur un plan.

Et pour la vulnérabilité?

Certains individus semblent ne pas être affectés par ces agressions, dont l’intensité est très faible, il faut bien le reconnaître ; mais ils ne passent pas pour autant à côté des désordres qu’elles occasionnent. Des personnes apparemment robustes et vaillantes peuvent être soudain cueillies par la maladie, alors que d’autres éternellement geignardes et perturbées, ne le seront pas… De manière générale, une agression est le produit d’une intensité par une durée. Il existe des agressions courtes mais intenses, comme un coup de massue. Dans le cas de la géobiologie, l’intensité est très faible, mais la durée étant très longue et frappant toujours au même endroit pourra provoquer des désordres. On pourrait comparer son action au supplice chinois de la goutte d’eau arrivant sur un crâne rasé. Au début, ça chatouille, à la longue, ça perfore et ça tue.

Vous vous efforcez d’appréhender la géobiologie avec une méthode scientifique, et vos conclusions confirment ce que de nombreuses générations ont mis en évidence de manière empirique. Pouvez-vous nous dire quelques mots de la géobiologie telle qu’elle s’est affinée au cours de l’histoire ?

L’exemple historiquement le plus proche est celui des sourciers, qui possédaient ce savoir. Pendant des millénaires, il était nécessaire d’avoir un puits à proximité de sa maison pour disposer d’eau. Pour établir un puits, deux individus travaillaient en tandem : un sourcier, qui cherchait l’eau, et un puisatier, qui creusait et maçonnait. L’observation montre aujourd’hui que ces puits étaient souvent placés aux croisements de deux cours d’eau, ce qui permettait d’obtenir plus de débit. Les sourciers ne choisissaient pas ces emplacements au hasard, ils étaient donc bien aptes à les détecter sensitivement ! L’autre exemple, c’est celui des Templiers, entre 1119 et 1312, qui ont construit des églises romanes et des cathédrales selon des critères d’une géobiologie déjà très élaborée. L’emplacement de l’autel, notamment, était choisi de manière tout à fait rigoureuse. Le « point de consécration », où le prêtre faisait l’élévation, se trouvait au confluent d’énergies provenant du soussol et d’un croisement d’énergie solaire descendante, qu’on a depuis appelé le « réseau sacré ». On peut d’ailleurs pousser plus loin l’analyse en remarquant que le prêtre, en levant les bras, captait cette énergie, à la manière d’un paratonnerre ; l’eucharistie, outre les valeurs religieuses que chacun peut lui donner, peut alors apparaître comme étant une démarche proche de l’homéopathie : le pain est chargé d’une énergie particulière, « cosmotellurique ». Puis l’hostie est alors placée au contact de la langue, comme les granules, de façon à ce que le signal énergétique se répande dans le corps d’une molécule d’eau à l’autre.

Que ressentez-vous au niveau énergétique à proximité d’un autel ?

En y restant plusieurs minutes, les énergies sont déstabilisantes, tant elles sont fortes. Mais ce qui présente un intérêt pour un temps très court pourrait être néfaste sur la durée. Mieux vaut ne pas placer son lit en un tel endroit…

Sourciers et templiers : les deux exemples donnés sont presque récents, au vu de tout l’imaginaire druidique qu’on sait lié au sujet depuis des millénaires…

Effectivement, les druides parlaient de la « vouivre ». C’est l’énergie qui circule en ondulant en soussol. Et les Chinois étudient depuis plus de 4000 ans les « veines du dragon »… J’en profite d’ailleurs pour signaler qu’en Chine, ceux qui pratiquent véritablement le Feng shui recherchent ces veines du dragon à l’aide d’instruments et mesurent les champs électriques et magnétiques, ce qui n’a rien à voir avec la manière dont le Feng shui est traité en occident, sous l’angle de la décoration ou de l’astrologie chinoise.

Les fondements historiques de la géobiologie sont souvent très liés à des pratiques occultes, dont celle des templiers, que vous venez de décrire. Ce passé ne nuit-il pas à une possible reconnaissance plus générale de la géobiologie aujourd’hui?

Ce qu’on peut dire, c’est que la « Sainte » inquisition, qui a sévi de 1199 à la fin du XVIII ème, a rendu de très mauvais services à la connaissance, et en particulier à la géobiologie. On a souvent eu tendance à confondre le « sourcier », qui vient du verbe « sourdre », soit l’eau qui jaillit, et le « sorcier» ou jeteur de sorts. Le sourcier n’est pas un sorcier, mais durant l’inquisition, il suffisait de ce genre de confusion pour se retrouver sur le bûcher de la place publique ! Il n’était pas question de parler de choses qui n’étaient pas couvertes par le dogme religieux. Le procès de Galilée (qui a été contraint de renier le fait que la terre tourne sur ellemême et autour du Soleil) en a été l’exemple le plus marquant en 1633, ce qui n’est pas si vieux. Vu le climat de terreur ambiant, les savoirs ont donc continué à se transmettre, mais de manière orale et cachée. Quantité de connaissances, qui nous sont transmises depuis la nuit des temps ont commencé à devenir marginales, notamment celles accumulées depuis que l’homme n’était plus nomade, mais agriculteuréleveur sédentaire, et qu’il a pu observer l’influence de son lieu de vie sur sa santé. Ces connaissances ont aussi de ce fait pris une connotation obscurantiste.

L’église romaine a mis l’éteignoir sur la géobiologie. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Certains géobiologues contemporains sont de très haut niveau. Je pense notamment à Yves Rocard, le père de Michel Rocard, qui était un physicien renommé et un homme remarquable. Ancien directeur du laboratoire de physique de Normale Sup pendant 28 ans, il avait été pressenti pour l’Académie des Sciences, mais fut refusé à l’issu de son grand oral parce que, sourcier et géobiologue, il avait proclamé « celui qui n’a jamais pendulé ou baguettisé est ignorant ; celui qui refuse de le faire est stupide ».

En d’autres pays, la géobiologie est-elle reconnue ?

Les Russes sont très avancés dans ce qu’ils appellent la « méthode biologique ». Ils étudient depuis très longtemps l’impact des champs magnétiques, électriques et de la radioactivité sur le «fonctionnement » du vivant, des escargots aux humains ;  malheureusement, majoritairement à des fins guerrières.

Après ces longues, nécessaires et passionnantes présentations, pouvez-vous nous dire quels sont les champs d’application de la géobiologie ?

Il y en a trois. Le premier, le plus évident, c’est la santé. En passant le tiers de sa vie dans un lit, il est clair que si ce lit est exposé à une zone de  perturbation, la santé en pâtira. La stratégie à adopter est alors celle de l’évitement.

La simple position recommandée de la tête au nord est donc une erreur?

Ce n’est pas une erreur, mais beaucoup de gens se sont rendus malades en mettant la tête au Nord, en se plaçant du même coup sur une faille qu’ils n’ont pas identifiée, alors que d’autres dorment la tête au sud, mais en zone neutre, et s’en portent très bien…

Quels types de perturbations peuvent être occasionnés par un positionnement du lit sur une zone perturbée ?

Cela va de la nervosité ou des insomnies et dépressions, jusqu’aux problèmes articulaires et dorsaux, aux modifications du rythme cardiaque et aux maladies les plus graves.

Quel est le deuxième champ d’action ?

Il est lié à la santé, mais se concrétise dans l’immobilier. On peut effectivement faire expertiser un terrain avant de construire et de dessiner les plans de l’habitation, ou, plus fréquemment, intervenir au moment de la rénovation afin d’affecter au mieux les différents espaces. Le troisième champ est celui de la connaissance, qui s’apparente à une voie spirituelle. Il n’y a pas de frontières entre la physique et la métaphysique… Dès lors que l’on touche à l’invisible, on est inéluctablement conduit à une réflexion sur l’audelà, nos origines, le sens de l’évolution, les rapports entre l’énergie et la matière, la conscience et la spiritualité.

Vous avez manifestement la volonté de comprendre et d’expliquer ce que vous faites. Comment décririez-vous votre approche ?

Le verbe « croire » ne fait pas partie de mon vocabulaire : je préfère « expérimenter » afin d’observer et tenter de comprendre ! En ça, je n’ai pas la même définition de la géobiologie que d’autres. Je suis aux antipodes de l’image du gourou, je me définis comme un chercheur et un technicien.

Comment se fait-il que les connaissances que vous exploitez ne soient pas unanimement reconnues par les milieux scientifiques?

Prenons l’exemple de la radioactivité : tant qu’elle est d’origine naturelle, elle ne dérange pas… Le gouvernement explique volontiers que le radon 222 que l’on trouve dans les régions granitiques peut être pénalisant pour les poumons, jusqu’au cancer. Là où cela  pose problème, c’est lorsque cette radioactivité est d’origine industrielle. Et il n’y a pas que Tchernobyl… Quand il y a des têtes  ioniques de paratonnerres ou de détecteurs de fumée, ou qu’on se sert d’ioniseurs pour la conservation des aliments, on est confronté à une dissémination de risques invisibles et durables, et le fait d’en parler dérange des intérêts économiques. De même avec la haute tension : on voudrait que la fée électricité n’ait que des qualités. Mais des études épidémiologiques de grande ampleur réalisées sur 450 000 Suédois pendant 15 ans sous la houlette de l’institut Karolinska, parmi des milliers d’autres études, ont démontré qu’il y avait une relation entre la haute tension et la santé : dès qu’on dépasse 2,5 milligauss de champ magnétique alternatif, on a 3,7 fois plus de « chances » de développer trois types de cancers : myélocytomes, astrocytomes et leucémies. Or on obtient cette valeur de champ magnétique à 50 mètres d’une ligne haute tension, mais également avec un simple radioréveil branché à côté de sa tête de lit…

On est donc pollué par les lignes hautes tensions, la radioactivité, les ondes de téléphonie mobile ou autres, mais également par  l’électroménager quotidien ?

Tout à fait. Un rasoir électrique branché sur secteur, un casque sèchecheveux trop souvent et trop longtemps conservé sur la tête… Vous venez d’évoquer la téléphonie mobile ; concernant ce sujet, il est clair que les industriels se défendent en examinant exclusivement l’effet thermique, appelé « effet joule » et sur un temps court. Mais si on examine les autres effets sur une période plus longue, on découvre d’autres conséquences dramatiques touchant les gros utilisateurs, ou les enfants dont la boîte crânienne n’est pas encore suffisamment ossifiée.

On comprend que ces phénomènes gênent les milieux industriels, mais pourquoi les médecins restent-ils muets ?

La médecine ne vit pas de la santé, mais de la maladie. Je salue le dévouement des médecins qui dépensent sans compter leur énergie et leur temps pour soigner leurs patients, notamment les homéopathes, qui sont très sensibles aux questions d’énergie et avec lesquels je travaille régulièrement depuis 1992. Mais les cliniques et hôpitaux sont des entreprises comme les autres qui doivent rentabiliser de lourds investissements, assurer la maintenance et payer des salaires ; ils ont d’autres préoccupations que de chercher une cause parmi d’autres en incitant leurs clients à faire l’expertise géobiologique de leur habitation.

Ce discours, si vous le permettez, n’est-il pas un peu convenu ? Si tant est qu’il y ait là une part de vérité pour le monde hospitalier, doit-on douter de la bonne fois des chercheurs, qui ne semblent pas extrêmement mobilisés autour de la géobiologie pour faire avancer la connaissance en matière médicale ?

La recherche n’est pas libre. On octroie des crédits budgétaires sur des axes de recherche prédéterminés, qui ont été acceptés soit pas le ministère de la santé, soit par des industriels. Si un chercheur souhaite s’intéresser à la géobiologie, il n’a ni le budget, ni le temps pour s’y consacrer.

Allons plus loin encore dans ces interrogations : nous évoquons longuement dans ce même numéro de sat’info une excellente encyclopédie de la naturopathie, qui vient d’être publiée. Jean jurion, un radiesthésiste, tout comme yves rocard, y sont bien présents, mais hartmann est à peine cité. Il ne semble pas que la majorité des thérapeutes ou médecins naturopathes, pourtant parfaitement indépendants et dotés d’esprits libres, s’intéresse à la géobiologie. Pourquoi ?

C’est d’autant plus étonnant que le premier médecin à avoir alerté l’occident sur l’importance de la géobiologie n’est autre  qu’Hippocrate, en 430 avant JC ! Dans l’ouvrage « A propos des airs, des eaux et des lieux », il insiste sur l’existence de lieux insalubres, non propices à la santé. Il dit également en substance : « celui qui s’enquiert de la santé de son prochain doit prendre en compte non seulement sa constitution, mais également le lieu sur lequel il vit ». Mais pour revenir à votre interrogation sur la naturopathie, je comprends dans une certaine mesure la réserve de certains praticiens : il y a en géobiologie beaucoup de gens qui sont animés de bonne volonté, radiesthésistes pour la plupart, doués d’une sensibilité certaine ; mais leur volonté de se rendre crédibles à tout prix vis à vis d’un monde prétendument cartésien pêche souvent par excès de zèle, ou par naïveté.

En quoi peuvent-ils discréditer la discipline ?

Leur maîtrise du vocabulaire est insuffisante et l’utilisation de mots scientifiques parfois inappropriée : la « fréquence » est  confondue avec la « longueur d’onde », la « détection » avec la « mesure », on parle de « couleurs invisibles magnétiques et électriques » pour désigner des émissions dues aux formes, on confond parfois l’incidence des ions positifs et négatifs d’oxygène… Le discours se veut scientifique mais ne tient pas la route et crée des malentendus. Pire, de prétendus géobiologues, bien que de bonne foi, se laissent abuser par des fabricants de produits miracles qui les incitent à placer chez les clients leurs prétendus systèmes de rééquilibrage ou d’harmonisation. Les marges sont bonnes…

Avez-vous eu l’occasion de confronter vos points de vue avec ces « confrères » ?

Il y a quelques semaines encore, j’interpelais l’un de ces fabricants qui fait école : « Vous croyez vraiment que des rayonnements qui viennent de traverser 40 kilomètres d’écorce terrestre et les 20 centimètres de la dalle en béton de la maison vont être neutralisés par vos soucoupes volantes en terre cuite ? » Il m’a chuchoté d’un air entendu : « Vous et moi n’avons pas les mêmes clients ». D’autres se contentent de faire des photocopies de symboles et les déposent en haut d’armoires ou dans une pile de linge en prétendant que le lieu s’en trouve protégé dans un rayon de 10 mètres… On trouve même de prétendus géobiologues qui assurent pouvoir « dompter » les énergies naturelles à main nue ou même à distance, grâce à la puissance de leur mental. Que l’influence psychologique ou magnétique d’un individu sur un autre puisse donner de bons résultats, c’est largement démontré. Mais qu’un individu microscopique à l’échelle de la planète se prétende plus fort qu’un rayonnement gamma qui traverse 22 centimètres de plomb, ou qu’il entende réguler le champ magnétique terrestre dont la deuxième ceinture de Van Allen culmine à 20 000 kilomètres d’altitude, c’est autre chose.

Êtes-vous confrontés à de telles demandes d’intervention de la part de votre clientèle ?

Je refuse de vendre quoi que soit d’autre que mon expertise. Une démarche qui se veut honnête : j’ai constaté par moi-même la saturation rapide et le manque d’efficacité de ces multiples systèmes allant de l’acupuncture des sols aux pyramides en passant par les oe ufs en céramique. Malheureusement, des clients très malades et à bout de solutions se laissent abuser en désespoir de cause. Francis Bacon disait : « la meilleure façon de commander la nature, c’est de se soumettre à ses lois ». C’est ce que je mets en pratique avec une stratégie d’évitement.

Y a-t-il une culture du résultat en géobiologie ?

Le bon géobiologue n’est pas nécessairement celui qui met en oe uvre une technique plutôt qu’une autre, c’est celui qui obtient des résultats probants. Je n’ai jamais constaté de résultats avec ces soidisant appareils de rééquilibrage, en vingt ans. Sauf dans le domaine électrique, pour lequel des modifications sur les prises de terre, ou la suppression de champs alternatifs amènent des résultats mesurables qui améliorent la qualité de vie, le sommeil, diminuent le stress… Pour ma part, je m’intéresse aux  améliorations tangibles que l’on peut constater par l’imagerie médicale et le rétablissement des tests issus des laboratoires d’analyse.

Êtes-vous nombreux à pratiquer une géobiologie rigoureuse ? En quoi peut-on avoir des gagesde sérieux quant au travail effectué ?

Il existe des géobiologues compétents. Ce qui, je pense, me différencie et que j’aimerais voir se développer, c’est une méthode. Je réalise des plans à l’échelle un vingtième, sur place. J’y reporte tout de manière précise : veines d’eau, fissures du soussol, grand diagonal, réseau sacré, cheminées cosmotelluriques, réseaux Curry, noe uds Hartmann pathogènes. Le client sait alors immédiatement comment se positionner, sachant que les meilleurs endroits sont ceux qui sur le plan ne sont traversés par aucun réseau, soit les endroits où la page est blanche. Il devient alors autonome et placera son lit, son canapé et son siège de bureau en fonction de ce plan. Je ne prétends pas réharmoniser un lieu.

Cette démarche fait-elle école ?

C’est en tout cas avec ces principes que je forme des géobiologues à Paris, Annecy et Bordeaux depuis 1991. J’essaie d’abord de bien définir chaque mot. J’invite chacun à une certaine prudence et je mets en garde, car dans notre clientèle, beaucoup de personnes sont à la recherche de gourous : il est en effet plus facile de donner sa confiance à une telle personne que de remettre en cause ses propres fonctionnements et ses habitudes de vie… Il y a une attente des clients de ce côté là, il est préférable que le futur géobiologue en ait conscience.

Sur quoi le particulier peut-il agir, concrètement ? Doit-il déménager en cas de problème repéré sur une résidence ?

Une bonne expertise géobiologique est précisément faite pour éviter le déménagement. À l’expérience, on trouve toujours une solution, au pire en permutant les pièces, en réaffectant l’espace. Dans le cas d’une rénovation, on peut repositionner des cloisons. Mais en vingt ans, je n’ai conseillé que six fois de changer de lieu de vie. Les maisons dites à « cancer » sont rarissimes. En revanche, il existe des zones cancer dans de nombreuses maisons. Ce sont des zones de radiations naturelles, tout simplement. Elles traversent allégrement les étages des immeubles. C’est celles qu’il convient d’éviter.

Un grand merci pour la précision de vos propos. Nos questions rituelles pour terminer: si vous aviez à citer un livre, un disque, tableau ?

Le tableau serait de Turner, sans hésiter. « Le dernier voyage du Téméraire », une scène de bateau au coucher du soleil que j’ai eu le plaisir de contempler au Musée de Londres. Je choisirais un disque de liturgies slavonnes. Ce sont des coeurs orthodoxes slaves. Pour le livre… je citerais la revue : « Sources Vitales », éditée par l’Association de Bioélectronique (5 rue du Colonel 49190 Denée). Cette collection relate les travaux de Louis Claude Vincent, qui a démontré statistiquement que la santé dépend beaucoup de l’alimentation, de la qualité de l’eau que l’on boit et qui donne entièrement raison à Hippocrate quand il nous conseille de ne pas résider en n’importe quel lieu et de faire de son aliment son médicament. Informations complémentaires sur l’activité d’Alain de Luzan: www.geobios.com